Celles qui tissent


FR.  Lise Dua interroge le lien entre l’identité individuelle et l’identité familiale à travers les âges, notre rapport à ceux qui précèdent, ceux qui sont et ceux qui ne sont plus. D’abord attachée au visage, elle a développé une recherche autour de l’image de soi et de la relation à l’autre dans des projets au long terme, questionnant le double, la répétition et la relation de l’individu au temps, à l’autre, à travers des photographies personnelles ou des images d’archives.
Invitée en résidence à Plounéour-Ménez à l’été 2023, elle s’est focalisée sur la transmission féminine, observant, photographiant dans leur intérieur des femmes sur plusieurs générations. De fil en aiguille, telle personne rencontrée lui parlait de telle femme qui vivait avec sa mère, de telle famille qui pouvait regrouper trois, voire quatre générations, un réseau, une toile se tissait autour d’un café, d’une balade, d’une visite. Une trentaine de femmes ont ainsi accepté de se confier, seules ou ensemble avec leur mère, fille(s), grand-mère, éventuellement leur(s) sœur(s). Parfois, c’est par le biais d’une photo que pouvait être évoquée telle ou telle disparue.
 Lise Dua a ainsi mené un travail de collecte, à la fois oral et photographique, pour mettre au jour le commun des savoirs et des gestes de toutes ces femmes, volontaire ou inconscient, les héritages directs ou indirects. Elle les rencontrait d’abord pour parler avec elles, et prenait rendez-vous pour une séance photo ultérieure. Une intimité se créait ainsi entre elle et ses « modèles ». Les photos de famille étaient sorties, quand elles n’étaient pas déjà affichées dans la maison, ou tel ou tel objet, et la parole pouvait s’y appuyer. Et d’autres ressemblances, liens divers se faisaient jour à la lumière du « matériau » récolté, dont témoigne aujourd’hui Celles qui tissent.

Isabelle Sauvage

EN. Lise Dua explores the link between individual identity and family identity through the ages, our relationship with those who came before us, those who are still with us, and those who are no longer here. Initially drawn to the face, she developed her research around self-image and relationships with others in long-term projects, questioning the double, repetition and the individual's relationship with time and others through personal photographs and archive images.
Invited to take up residence in Plounéour-Ménez in the summer of 2023, she focused on female transmission, observing and photographing women from several generations in their homes. One thing led to another, and the people she met told her about women who lived with their mothers, families that included three or even four generations, and a network or web was woven around a coffee, a walk or a visit. Around thirty women agreed to share their stories, either alone or together with their mothers, daughters, grandmothers, and sometimes their sisters. Sometimes, a photograph was used to evoke a particular woman who had passed away.
Lise Dua thus undertook a project to collect both oral and photographic evidence in order to bring to light the shared knowledge and actions of all these women, whether voluntary or unconscious, direct or indirect legacies. She first met with them to talk, and then made appointments for a subsequent photo shoot. This created a sense of intimacy between her and her “models”. Family photos were brought out, if they weren't already displayed in the house, or this or that object, and conversation could flow from them. Other similarities and various connections emerged in the light of the “material” collected, as evidenced today in Celles qui tissent.

Isabelle Sauvage

Infos


Paru aux éditions Isabelle Sauvage
Imprimé à 350 exemplaires
70 pages, 15x19 cm
85 photographies noir et blanc et couleur
Juin 2025
Publié avec le soutien de la région Bretagne
Conception et design graphique Alain Rebours

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© Lise Dua, Adgap, 2025