Les Autres
(2015-2017)
Quatre tirages baryté 90x72 cms
contrecollés et présentés en caisses américaines
FR /
“[...] ici les visages semblent faits de multiples couches, sur lesquelles on passerait le regard comme on le ferait d’un geste de la main pour les retirer une à une. Les visages des Autres nous regardent parfois ; d’autres fois ils en ont juste l’air ; certains ne nous remarquent même pas. Quoi qu’il arrive, si on les regarde suffisamment longtemps, ils semblent pouvoir emprunter les traits d’abord de ceux à qui ils appartiennent ; puis de celle qui les a photographiés ; puis de nous qui les regardons ; puis, de personne vraiment – et enfin, on en arriverait à se demander ce qu’ils sont, et même ce qu’est un visage.
Les Autres sont difficiles à compter : l’absence de visage, le reflet, la presque gémellité, rendent difficile l’identification certaine de chaque individu. Les Autres sont peu nombreux mais sont une foule : ils nous font face, se mélangent dans notre regard et notre souvenir, se ressemblent, nous ressemblent.
À travers quatre photographies métonymiques et indicielles, Lise Dua semble parcourir les différentes façons d’être au monde et de s’en retirer, d’exister et de se dérober tout à la fois. Le visage, lieu par excellence de la singularité, de l’expressivité, du signe distinctif, devient flou, troublant, anonyme, multiple.”
Extrait du texte de Nina Ferrer-Gleize, Les visages-soeurs, novembre 2018
“[...] ici les visages semblent faits de multiples couches, sur lesquelles on passerait le regard comme on le ferait d’un geste de la main pour les retirer une à une. Les visages des Autres nous regardent parfois ; d’autres fois ils en ont juste l’air ; certains ne nous remarquent même pas. Quoi qu’il arrive, si on les regarde suffisamment longtemps, ils semblent pouvoir emprunter les traits d’abord de ceux à qui ils appartiennent ; puis de celle qui les a photographiés ; puis de nous qui les regardons ; puis, de personne vraiment – et enfin, on en arriverait à se demander ce qu’ils sont, et même ce qu’est un visage.
Les Autres sont difficiles à compter : l’absence de visage, le reflet, la presque gémellité, rendent difficile l’identification certaine de chaque individu. Les Autres sont peu nombreux mais sont une foule : ils nous font face, se mélangent dans notre regard et notre souvenir, se ressemblent, nous ressemblent.
À travers quatre photographies métonymiques et indicielles, Lise Dua semble parcourir les différentes façons d’être au monde et de s’en retirer, d’exister et de se dérober tout à la fois. Le visage, lieu par excellence de la singularité, de l’expressivité, du signe distinctif, devient flou, troublant, anonyme, multiple.”
Extrait du texte de Nina Ferrer-Gleize, Les visages-soeurs, novembre 2018
EN /
“[...] here the faces seem to be made of multiples layers, on which we would put our eyes on, as we would with a hand gesture to remove them one by one. The faces of The Others are sometimes looking at us ; other times they just seem to ; some of them don’t even notice us. In any case, if we look at them long enough, they seem to borrow the features first of the ones they belong to ; then to the one which photographed them ; then to us who gaze at them ; then of nobody especially - and finally, they make us wonder who they are and even what is a face.
The Others are difficult to acknowledge : the absence of the face, the reflect, the almost twinning, hardly allow us the clear identification of each individual. The Others are few but are a crowd : they face us, are mixed in our gaze and souvenir, are similar to each other and to us.
Through four metonymyous and indicials photographs, Lise Dua seem to explore the differents ways of being in the world and to withdraw, to exist and dissapear at the same time. The face, scene by excellence of individuality, of expressivity, of distinction, becomes blurry, disturbing, anonymus, multiple. “
Extract from the text of Nina Ferrer-Gleize, Les visages-soeurs, novembre 2018
“[...] here the faces seem to be made of multiples layers, on which we would put our eyes on, as we would with a hand gesture to remove them one by one. The faces of The Others are sometimes looking at us ; other times they just seem to ; some of them don’t even notice us. In any case, if we look at them long enough, they seem to borrow the features first of the ones they belong to ; then to the one which photographed them ; then to us who gaze at them ; then of nobody especially - and finally, they make us wonder who they are and even what is a face.
The Others are difficult to acknowledge : the absence of the face, the reflect, the almost twinning, hardly allow us the clear identification of each individual. The Others are few but are a crowd : they face us, are mixed in our gaze and souvenir, are similar to each other and to us.
Through four metonymyous and indicials photographs, Lise Dua seem to explore the differents ways of being in the world and to withdraw, to exist and dissapear at the same time. The face, scene by excellence of individuality, of expressivity, of distinction, becomes blurry, disturbing, anonymus, multiple. “
Extract from the text of Nina Ferrer-Gleize, Les visages-soeurs, novembre 2018